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Raoul Toupane, entraîneur du Slbc : Avec Toupane, tout carbure

En deux ans sur le banc du Saint-Louis basket club, Raoul Toupane n’a connu que quatre défaites et vient de qualifier l’équipe de la capitale du Nord en finale des play-off et a disputé hier une demi-finale de Coupe du Sénégal face au Sibac sur ses terres. Une première pour cette équipe. Une prouesse réalisée par ce technicien qui a fourbi ses armes de basketteur et de coach à l’Asfa.



Ami Séne : la botte secréte de Raoul Toupane
Ami Séne : la botte secréte de Raoul Toupane
Il est en train de vivre depuis la saison dernière sa première expérience à la tête d’une équipe de basket de l’élite. Un parcours jalonné de déceptions après deux demi-finales perdues face au Duc. Mais, loin de se décourager Raoul Toupane a révisé ses gammes et est reparti sur de nouvelles bases. Après un brillant parcours en championnat, le coach saint-louisien s’apprête à disputer une finale des play-off et a joué aujourd’hui une demi-finale de Coupe du Sénégal contre le Sibac sur ses terres où il est en train d’écrire l’histoire de Saint-Louis basket-club. Nonobstant ces performances, l’homme reste modeste avec des propos mesurés. Il espère cependant que cette année que le Saint-Louis Basket Club va inscrire son nom dans les annales du basket sénégalais. Saint-Louis porte chance à son entraîneur qui y a passé deux grades, il est en passe de lui rendre la monnaie pour l’éternité. C’est l’histoire d’un homme qui a passé dix ans à apprendre le B-A-BA du basket au Ndiambour de Louga, mais qui s’est forgé son caractère dans la grande muette au sein de la section sportive de l’Association sportive des forces armées (Asfa). Lui c’est Raoul Toupane, qui depuis deux ans, est aux commandes de l’équipe de Saint-Louis Basket Club.

De son appartenance à la grande muette, il tient la discipline propre aux militaires, le respect de l’autre, la rigueur mais aussi cette devise propre à l’armée sénégalaise : «On nous tue, on ne nous déshonore pas.» C’est cette culture que Raoul Toupane a inculquée à ses filles depuis la 5e journée de la saison dernière. Directement parachuté à Saint-Louis au retour d’un stage à Leipzig en Allemagne, il est à la tête de l’équipe depuis deux saisons avec seulement quatre défaites. Trois face au Duc et une face à Bopp, pour sa première défaite cette saison. Une bonne performance pour ce jeune technicien qui vient titiller la hiérarchie du basket sénégalais.

Avec ses joueuses, l’entraîneur entretient des relations fraternelles, les couve, les protége en leur inculquant la culture de la gagne par la méthode douce. Car, il est rare de voir le coach saint-louisien crier, sauter ou parfois même, donner un coup de pied à une chaise ou à un objet à sa portée comme on en voit souvent dans les stadiums. Un autre trait du technicien. «Pendant toute la semaine on peut crier mais, le jour du match il faut laisser le soin à la joueuse de répéter ses gammes», lance-t-il.

Pourtant cette démarche n’est pas appréciée par le public, qui le trouve trop calme sur son banc. Cette méthode étonne à bien des égards les supporters saint-louisiens qui l’accusent de ne pas réagir promptement lorsque l’équipe est en difficulté. Mais lui n’en a cure et réplique : «Un entraîneur c’est d’abord un éducateur, crier sur les joueuses ne résout généralement rien. Sur le terrain, un entraîneur ne marque jamais de panier, dès lors nous prévoyons tous les scénarii possibles pour donner aux filles les arguments nécessaires leur permettant de faire face.» l’homme se noie dans ses principes et s’en explique avec insistance. «Trop crier dénote d’un manque de maîtrise de son sujet, ce que le joueur n’a pas appris sur le terrain, il ne pourra jamais le restituer sur le terrain», rebondit-il.

Cependant, le coach saint-louisien insiste sur l’importance du travail de groupe. Pour lui, «la réussite de Slbc n’est pas l’œuvre d’une seule personne, c’est un collectif qui s’investit depuis la base par la formation des jeunes. La formation des jeunes apporte inspiration, insouciance, fougue et vivacité à l’équipe. Les filles jouent et prennent du plaisir dans ce qu’elles font. A partir de ce moment, le jeu n’est plus une corvée», argue Raoul Toupane. Le coach du Slbc croit toujours en ses joueuses. «Avec elles, on peut se permettre beaucoup de choses expérimentales et même si on perd, on se dit que c’est pas grave, on reviendra plus tard.»

Son Cv explique ces performances. Car, Raoul Toupane a été à la bonne école. Tour à tour il a été au contact de grands entraîneurs Assane Thiam et Pouye Faye. Mais celui qui a le plus marqué Raoul Toupane reste sans nul doute Bassirou Badji qu’il cite toujours en exemple et qui a été son coach en club et en Equipe nationale, avant d’en être son adjoint à l’Asfa. Le contact avec «Bass» lui a donné le goût du travail et la culture de la gagne. Raoul Toupane est un homme patient et a le triomphe modeste. Il y a quelques mois encore, son rêve c’était de se qualifier pour les play-off. L’objectif étant atteint, aujourd’hui le technicien saint-louisien lorgne le summum du basket : Le championnat et la Coupe du Sénégal qui sont en ligne de mire et qui restent possibles. Et, le premier acte a été posé hier après-midi dans la capitale du Nord avec une victoire sur le Sibac par 66 à 40, en demi-finale aller de la Coupe du Sénégal. Un acte pour une première dans l’histoire de ce club. Son club.


Article rédigé par Samba DIOP le Jeudi 20 Juillet 2006


Samba DIOP

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