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Interview Amadou Gallo Fall avec basket session : « Mon but est d'élargir Seed à d'autres pays africains »

Amadou Gallo Fall, Sénégalais a la tête de la direction du scouting des Dallas Mavericks, nous livre son regard sur sa profession, sur le basket mondial et le basket africain.

Texte : Syra Sylla
Photos : Sebastien rande/zarma
(source : basketsession.com)



« Mon but est d'élargir Seed à d'autres pays africains »

Amadou Gallo Fall - Images BAsketSession
Amadou Gallo Fall - Images BAsketSession

 

 
Pourquoi avoir choisi le métier de scout ?

J'ai d'abord essayé le coaching mais sans succès. Après je me suis trouvé au bon endroit au bon moment. J'ai saisi une opportunité qui s'offrait à moi. En 1997, j'ai rencontré Donnie Nelson,pionnier sur le marché de la NBA, qui m'a proposé un poste de scout NBA. Il m'a accueilli à Dallas et guidé dans le monde des agents. Ce n'était pas facile pour moi car j'étais étranger et je n'ai jamais joué en NBA.
 


Comment devient-on scout ?

Il n'y a pas de formule. Le métier de scout se développe sur le terrain. Il faut connaître le jeu et le niveau bien évidemment. Essayer de se projeter dans le futur pour deviner ce qu'un joueur de 18 ans deviendra à 25 ans. Faire des choix. Les mauvais choix font parti du jeu. C'est grâce à eux que l'on acquiert de l'expérience. Je passais mon temps à imaginer des scénarios de jeu et de transfert. J'ai eu la chance de côtoyer de très grands coachs avec qui j'ai pu échanger sur le jeu en lui-même, sur différents joueurs. On apprend de tout le monde. Quand je parle avec des coachs européens par exemple, ils m'expliquent ce qui se passe chez eux, quels joueurs se démarquent... Après ça devient une question d'instinct, on finit par être scout dans l'âme. Un simple match de gamins de 9 ans réveille notre oeil de scout.

 



Qu'est ce qui fait qu'un joueur te séduit ou séduit une équipe NBA?

Chaque équipe a sa philosophie, sa fiche de critères. L'évaluation d'un joueur n'est pas unique, elle dépend des différents profils recherchés. Il faut catégoriser les différents aspects qui entrent dans les aptitudes à avoir : capacité mentale du joueur, capacité à s'intégrer dans une équipe, qualités individuelles qui dépendent de la position à laquelle évolue le joueur. Ceux qui ont des qualités athlétiques sont intéressants mais d'un autre côté ce n'est pas parce que tu n'en as pas que tu ne peux pas être efficace. Un joueur peut paraître nonchalant et assez mou mais super efficace en défense.




Comment s'organise la répartition des différentes personnes qui composent le Scouting Staff à Dallas?

Je suis le Directeur Scout de Dallas. Derrière moi, il y a toute une équipe de personnes que je dois coordonner. Chacun est affecté à une zone géographique pour une mission de repérage. Si un joueur en vaut la chandelle, je me déplace pour aller jeter un oeil, voire plus. Je suis un peu partout finalement. Notre répartition m'évite de perdre du temps à aller en Argentine par exemple s'il n'y a pas lieu d'y aller. Depuis peu, j'essaie de voyager un peu moins car l'équipe est déjà belle. Je ne dis pas que nous ne cherchons plus de talents, la détection ne s'arrête jamais. Mais nous allons en priorité nous axer sur la formation de nos jeunes. Des équipes, comme la nôtre avec Dirk Nowitzki ou les Spurs avec Tim Duncan, tournent bien pendant 10-15 ans mais derrière, quand les grandes pointures partent en retraite, il faut s'assurer d'avoir des jeunes pour la relève. Nous devons toujours continuer à infuser les Josh Howard, Desagana Diop, Devin Harris et autres, dans la continuité pour ne pas avoir à reconstruire une équipe dans quelques années.



Et le coach, à quel niveau intervient-t-il dans le système de détection ?

La vision du coach est la plus importante et en tant que scouts, nous devons la suivre. Certains joueurs actuels ne s'adapteraient pas au coaching de Don Nelson à l'époque. Il recherchait beaucoup plus de jeunes complets : le pivot devait savoir faire la passe par exemple. Don a beaucoup aidé Nowitzki dans le développement de son jeu. Dirk avait pas mal de liberté: il pouvait shooter à 3 pts ou jouer à l'intérieur. Il y avait moins de spécialistes par poste à l'époque. Avec Avery Johnson, chacun a son rôle et le jeu est devenu hyper défensif. En attaque, ça a un peu changé: le ballon bouge beaucoup et nous tirons moins rapidement. Avant, on tirait à 10 secondes du chrono. Le scouting staff a dû s'adapter à ces évolutions. Notre défaite en finale NBA cette année montre que nous avons encore des progrès à faire au sein de Dallas. Comme dans tout échec et même victoire, il y a une marge de progression et des leçons à tirer. Nous devons juste nous poser les bonnes questions.




La réussite des pionniers européens en NBA et l'ouverture qui a suivi ont-elles changé votre façon de travailler ?

L'arrivée de joueurs européens a bien évidemment changé la façon de scouter en NBA. Je pense qu'aujourd'hui, le talent peut venir de partout: Afrique, Europe, Etats-Unis, Asie. On ne peut plus restreindre nos détections à deux, trois pays. Beaucoup d'équipes se sont ouvertes au marché européen et vont prospecter. A Dallas, nous avons toujours été ouvert et nous y accordons une importance particulière. D'autant plus que c'est Donnie Nelson qui a signé le premier joueur de l'ex-Union
Soviétique, le Lituanien Sarunas Marciolionis dans les années 80.



De ton oeil de scout, quelle différence fais-tu entre un joueur américain et un non-américain?

Les joueurs étrangers (les non-américains) respectent leur équipe. Les qualités athlétiques sont différentes et le jeu en est changé. Il repose sur l'adresse, la dextérité mais surtout le collectif. Il y a beaucoup plus de polyvalence. Aux Etats-Unis, les jeunes joueurs sont souvent trop axés sur leurs supériorités athlétiques. De ce fait, il y a un abandon du travail des fondamentaux. On oublie comment faire une bonne passe à un coéquipier ouvert. Le jeu est de moins en moins propre et simple mais les joueurs sont de vrais combattants qui ont soif de gagner. Quand on allie les qualités techniques et physiques, on obtient des joueurs exceptionnels comme Wade ou Lebron. Ils sont encore jeunes mais ce sont des vrais joueurs avec une mentalité de combattant. C'est une nouvelle génération de joueurs américains et on retrouve l'esprit que l'on pouvait avoir chez les Larry Bird et autres.



Quelle est, selon toi, la plus grosse lacune du système de formation américain ?

Le joueur accorde plus d'importance à son intégrité en tant que basketteur qu'à ses études. Et pourtant c'est au lycée que tout se joue et que la discipline s'installe. Si les jeunes ne profitent pas de cette étape pour apprendre, la suite va être plus difficile. La situation a changé depuis que la ligue a instauré la limite d'âge en NBA. Il y a eu une période où les jeunes passaient du lycée en NBA sans passer par l'université. Ces gamins n'étaient prêts ni physiquement ni techniquement quelque soit le talent. Toutes les stars lycéennes qui ont tenté l'aventure NBA mais qui n'ont pas réussi sont très vite oubliées. On n'entend plus parler d'eux et le plus triste c'est qu'ils se retrouvent sans éducation. A 14 ans, les gens les voyaient comme des superstars et ils se considéraient eux-mêmes comme des vedettes. Les mecs se croyaient déjà arrivés sans avoir fait le moindre effort niveau travail. Mais quand ils se réveillent, la réalité est dure à vivre.



Que penses-tu de l'Euroleague, souvent décrite comme ligue de développement NBA ?

L'Euroligue est une sorte de grande plate-forme. De grandes équipes se développent dans ce championnat et leur organisation est impressionnante. Un tel niveau de compétition est un excellent cadre pour évaluer la capacité d'un joueur à réagir sous pression. L'enjeu en Euroligue est assez exceptionnel. Sarunas Jasekivicius a atteint un haut niveau en remportant le Final Four deux fois de suite avec le Maccabi. Les clubs comme Vitoria ou le CSKA gagnent doucement un niveau de jeu supérieur et leurs équipes d'encadrement sont très bien organisées et très professionnelles : staff médical, relations publiques… Il ne faut pas négliger ce qui entoure une équipe, c'est ce qui stimule l'ambition des joueurs. Quand Mark Cuban a pris les rênes de la franchise à Dallas, tout a été amélioré jusqu'au moindre détail : les vestiaires ont été aménagés, un goûter est organisé après l'entraînement... ce sont des petits gestes importants qui éliminent toutes excuses de la part du joueur qui ne cartonne pas.



La plupart des observateurs disent que le manque de collectif de la team USA à Athènes en 2004 et Indiana en 2002 est la cause de leurs défaites. Ils auraient manqué de temps pour se connaître et apprendre à jouer ensemble. Penses-tu que le mal était plus profond ?

A Athènes et Indiana, la construction de l'équipe était mauvaise. Il n'y avait pas de shooteurs alors que face aux zones européennes, c'est indispensable. Ils ne comptaient que sur les isolations et les un contre un. Il y avait aussi un problème d'ego. L'équipe était constituée de stars habituées à être les leaders dans leurs équipes respectives et quand on les met tous dans le même sac, on ne sait pas qui va être le leader. La difficulté est de créer une alchimie dans un groupe. Regardez la Dream Team de Barcelone en 92 : Johnson, Bird, Jordan, Barkley, Ewing, des joueurs expérimentés qui n'étaient pas à la recherche de la gloire personnelle. Ils ne badinaient pas, partageaient la balle et avaient beaucoup de respect pour le jeu et les uns pour les autres. La Dream Team quoi ! Aujourd'hui, la conception de la team USA a complètement évolué. L'échec d'Athènes a été très lourd à porter pour les USA et pour relever la tête, ils avaient besoin de frapper fort. L'objectif est la formation d'une équipe qui gagne et la médaille d'or aux JO de Pékin en 2008 mais ils ont déjà commencé à construire avec les Championnats du Monde. Ils ont sorti l'armada en alignant de jeunes talents supérieurs comme James, Carmelo Anthony ou Wade qui a carrément explosé en playoffs.

 



Où peut-on classer le niveau du basket en Afrique ?

Difficile de parler de niveau en Afrique. L'Afrique est faite de très bonnes individualités qui émergent tous les jours. Mais il n'y a pas de système de formation et un joueur qui veut progresser est obligé de s'exiler en Europe ou dans les universités américaines.
Les choses évoluent, l'Afrique a pris le train en marche et reste un chantier sur lequel il reste encore beaucoup à faire. L'arrivée de plus en plus d'Africains en NBA et leurs parcours positifs ont été un des éléments déclencheurs. Ceci donne au basket africain une autre dimension. Il faut des terrains, des ballons de basket, des chaussures mais ce qu'il faut surtout c'est de la matière grise. Ce que je dis n'est pas péjoratif, je reconnais le travail fait jusqu'à présent. Mais si on se souvient de Bengaly Kaba, Abdou N'Diaye, Apollo Faye, Mariama Bâ… Tous ces joueurs ont réussi parce qu'ils étaient formés et travaillaient avec d'excellents entraîneurs tels que Mamadou Sow ou Aliou Diop. Aujourd'hui, il n'y a pas assez de formateurs formés. C'est une des raisons qui m'a poussé à mettre en place l'Académie de Thiès. Au-delà de notre vocation à former une génération de basketteurs, nous faisons office de centre d'échanges où des entraîneurs débutants apprennent des meilleurs.



Justement, peux-tu nous dire quelques mots sur ce centre de formation que tu as fondé à Thiès, la SEED Academy ?

En Afrique, la plupart des gens pensent que l'éducation est un frein à la réussite sportive d'un athlète. C'est pourquoi en 1997, j'ai commencé à travailler sur un projet, que j'ai appelé le « Sport for éducation and economic development » visant à mettre le sport au service du développement économique et social du Sénégal. Tariq Abdul Wahad et Bengaly Kaba se sont engagés à mes côtés et la SEED Academy est née. A l'académie, nous expliquons aux jeunes qu'il faut impérativement passer par l'enseignement et l'obtention de diplômes. A leur sortie de l'académie, certains trouvent un club en Europe (Mohamed Saër Sène, récemment drafté par Seattle) et d'autres en High School (Mohamed Faye, Pape Dia). Nous les aidons à s'orienter grâce aux différents contacts que nous avons et ils font leur choix en consultant leur famille. Quoiqu'il en soit je garde toujours contact avec les expatriés car il est important pour eux de sentir qu'ils ont quelqu'un derrière eux. Beaucoup de projets privés se sont montés par la suite. DeSagana Diop, sénégalais évoluant à Dallas, est venu inaugurer son premier camp cet été en compagnie d'Avery Johnson, coach des Dallas Mavericks. Mon but maintenant est d'élargir la SEED à d'autres pays africains et par la
suite développer un réseau mondial d'écoles.


PARCOURS
Ancien joueur de Duke où il a affronté Dikembe Mutombo et Zo Mourning et suite à une blessure au poignet, Amadou Gallo Fall s'est d'abord essayé au coaching avant de trouver  sa voie. Aujourd'hui directeur de l'équipe de scout des Dallas Mavericks, sa mission est de dénicher les joueurs qui feront des Mavericks, la meilleure équipe NBA.


Article rédigé par le Jeudi 2 Novembre 2006




1.Posté par Deugueur fiit le 02/11/2006 08:52
Wadji nak sougnou ko amone mou bakh ....Ki mo wara yor sougnou basket, ce monsiuer connait le basket et la loi du sport moderne ;;;il peut beaucoup apporter à notre basket

2.Posté par bamba DIENG le 03/11/2006 11:33
Bien le bonjour mon gars , tu fait la fierté de tous les basketeurs sénégalais, mais élargie le job au niveau des filles et si passible fait quelque chose pour lesformateurs sénégalis qui sont laissés en rade; Good luck !!!!!!!!!!!

3.Posté par kamara le 30/01/2007 18:09
Bonjour Monsieur,

Je me nomme Kamara Mohamed et je suis Ivoirien.
J'ai 17 ans, 1m87 avec 88 kg.
J'etudie la comptabilité au centre de bureautique de communication et de gestion(cbcg) à Abidjan en deuxieme année de Brevet de Technicien.

Depuis le college, je pratique le baskestball comme sport au poste de pivot.J'ai deja evolué dans quelques petits clubs tels que Phenix BBC, Campus BC.
Je suis tres interessé par votre club de basketball. Mon souhait est d'evoluer un jour dans votre club pour non seulement parfaire ma compétence mais aussi etre utile à ce dit club.
J'aimerai recevoir de vous toutes les informations possibles pour avoir une idée des modalités ou formulaires à remplir.

Auusi convient il dans ce sens de m'aider à pouvoir etre un des votres tres rapidement. Vous ne serez pas deçu de moi.

Dans l'attente d'une suite favorable, veuillez agréer Monsieur le responsable l'expression des profondes considerations.

Kamara Mohamed

4.Posté par gomis daniel le 09/06/2007 18:14
slt coach gallo ben moi je suis du cote de thies mais nous ne faisons que prier dieu le misericordieux de benir votre academy et vous souhaiter tout le succes du monde

5.Posté par youssoufa ndiaye le 24/07/2007 13:08
Bonjour Monsieu galo

je suis senegalais je joue dans l'équipe de D.U.C en segniore je mesure 1m93 avec 90kg j'ai 19ans. cafait 2ans je ve venire a SEED je vie a dakar c mon réve de venire a seed je vrement entré dans l'équipe de seed je coné assane badji le caoch merci c youssoufa

6.Posté par teuka hiotak yannick alias Spanky le 14/08/2007 16:52
big up a ts ls amoureux du basket
Je suis un camerounais ki aime le basket a mort et voir ce ke fais mon continent ds ce domaine me fou de rage de m,entrainer si dure pr occupe une place ds ls meilleurs club et voir mm l'equipe nationnal j'ai 18ans et je joue ds un club ki fait le reccord de tous ls junior je tir un cout de chapeau a ts ls africain ki aime le sport

7.Posté par teuka hiotak yannick alias Spanky le 14/08/2007 16:54
slt M GALO JE SERAIS FIER DE LIRE un message de toi je suis camerounais amoureux du basket

8.Posté par ibrahima thiandoum le 20/09/2007 13:01
bonjour monsieur gallo je m'apelle ibrahma thiandoum et je suis un jeune basketteur au saltigué club jé 17ans et je mesure 194cm je fais la 3eme secondaire j'abite a rufisque et mon seul souhait est de faire partir dans votre seed pour mieux parfaire mon jeux et reussir pour aider mes parents dans le desaroi.
J'aimerai recevoir de vous toutes les informations possibles pour avoir une idée des modalités ou formulaires à remplir.
Aussi convient il dans ce sens de m'aider à pouvoir etre un des votres tres rapidement. Vous ne serez pas deçu de moi.
Dans l'attente d'une suite favorable, veuillez agréer Monsieur le responsable l'expression des profondes considerations.
thiandoum ibrahima 5622656


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