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Qui succédera aux Spurs ?

Finale surprise de NBA, les Mavericks de Dallas partiront favoris face au Heat de Miami. Le duel à distance qui opposera Nowitzki à O’Neal s’annonce comme le point d’orgue de Play-offs exceptionnels de bout en bout.
Finale surprise de NBA, les Mavericks de Dallas partiront favoris face au Heat de Miami. Le duel à distance qui opposera Nowitzki à O’Neal s’annonce comme le point d’orgue de Play-offs exceptionnels de bout en bout.

Par Arthur Devedjian



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Dallas Mavericks
Dallas Mavericks

Dallas enfin en pleine lumière
Longtemps dans l’ombre des deux autres franchises texanes, San Antonio et Houston, Dallas est devenu une place forte du basket américain. Emmené par un Nowitzki transfiguré, les Mavs auront l’avantage du terrain.

L’adresse diabolique de Nowitzki
3e au vote du MVP pour la deuxième année consécutive, l’Allemand est sur un véritable nuage dans ces Play-offs, avec notamment plus de 49% de réussite au tir. Nul doute que si le vote de meilleur joueur de la saison devait avoir lieu à nouveau, le numéro 41 de Dallas l’emporterait haut la main. Le capitaine des Mavs est l’incontestable leader d’une franchise qui a déjà balayé Memphis (4-0), sorti le tenant du titre (4-3) et effacé les Suns de son ancien coéquipier Steve Nash (4-2). Auteur notamment de 50 points lors du Game 5 de la série contre Phoenix, Nowitzki a su répondre présent dans tous les moments chauds de la saison, principalement lors de la fin du Game 7 contre San Antonio. La presse américaine fait déjà de lui le nouveau Larry Bird et comme l’explique son coéquipier Jason Terry dans les colonnes du Dallas Morning News, «Il a été bon tout au long de la saison, et maintenant il est simplement grand. La légende de Dirk est en cours d’écriture !»

Josh Howard et Jason Terry, les fidèles lieutenants
Si Dirk Nowitzki a franchi un cap cette saison, il le doit en partie à Josh Howard dont le jeu très proche de celui de l’Allemand a fait exploser la plupart des défenses, incapables de tenir la paire pendant toute une rencontre. Même les intérieurs de San Antonio, pourtant la meilleure défense de la Ligue, ont rendu les armes. Un peu plus en dedans que pendant la saison régulière, Jason Terry a montré qu’il pouvait être un meneur solide et surtout un shooteur très adroit, au point de faire oublier que son prédécesseur à ce poste était un certain Steve Nash.

DeSagana Diop, le défenseur de l’ombre
La titularisation du Sénégalais est la principale raison de l’amélioration de la défense des Mavs cette année. Suite à ce choix, Dallas a gagné 20 des 21 matches suivants et trouvé une excellente arme pour contrer les intérieurs mobiles comme Duncan, Marion ou Gasol. Disposant d’un temps de jeu relativement faible dans ces Play-offs, à peine 20 minutes, Johnson gère son meilleur défenseur avec parcimonie et réserve sa présence pour les moments décisifs, notamment les fins de 4e quart temps.

Un banc consistant
Avec la rédemption de stars déchues comme Stackhouse et Van Horn, la présence d’un intérieur surcoté mais volontaire comme Dampier, de jeunes prometteurs comme Harris ou Daniels, Dallas dispose d’un banc onéreux mais complet. Dans une série qui s’annonce aussi serrée que celle contre San Antonio, il pourrait bien être à nouveau le petit plus qui fait basculer l'affronterment.

Avery Johnson mérite son titre de coach de l’année
Novice en début de saison, l’ancien meneur des Spurs apprend vite. Après avoir obligé son mentor, Gregg Popovich, à remiser au placard ses intérieurs trop lents (Mohammed et Nesterovic) dans la série contre San Antonio, l’élève a dépassé le maître. The General a bâti ses victoires sur une double défense : protéger la ligne à trois points et interdire la raquette aux arrières rapides comme Parker. Préférant jouer avec un cinq de petite taille parce que plus rapide, Johnson profite ainsi pleinement de la polyvalence de Nowitzki, un intérieur adroit au shoot extérieur capable de prendre 21 rebonds sur la tête des Spurs.

L’audace de Cuban
Le propriétaire des Mavs est un joueur qui gagne souvent. Fan de toujours des Mavericks, il était un abonné de longue date bien avant d’en devenir le propriétaire en 1999. Marck Cuban a fait fortune au moment de la bulle internet et a investi une partie de son argent dans son équipe préférée. Au moins trois décisions du milliardaire texan peuvent être considérées comme de véritables coups de poker : remplacer Steve Nash, jugé trop cher, par Jason Terry ; donner les commandes de l’équipe à un coach débutant, Avery Johnson ; faire d’un joueur allemand et plutôt nonchalant, le leader de l’équipe. A ce culot, il convient d’ajouter un tempérament de feu qui lui a valu en six ans plus d’un million de dollars d’amendes, principalement en raison d’insultes aux arbitres.

Miami détrône Détroit
Si les Mavs ont sorti les tenants du titre, le Heat s’est, lui, défait du favori, Detroit. Patrons de la conférence Est depuis presque trois ans, les Pistons sont tombés sur un os contre O’Neal et Wade. Miami entend désormais prendre la succession des Bad Boys. Tout comme celle de Dallas, l’équipe du Heat s’est bâtie à coup de millions. Shaquille O’Neal est ainsi le joueur le mieux payé de la NBA avec un salaire annuel de 20 millions de dollars. L’effectif de Miami compte ainsi 34 sélections au All Star Game, contre seulement 7 à Dallas.

La force intérieure du Shaq
6e finale pour le pivot du Heat qui aura marqué la NBA de son empreinte tout au long de ses 14 ans de carrière. La présence dans la raquette du meilleur pivot du monde oblige les défenses adverses à multiplier les prises à deux ou à trois, ce qui facilite considérablement le jeu de ses partenaires. Toujours solide au rebond avec quasiment 10 prises par rencontre, O’Neal n’est certes plus le meilleur marqueur de son équipe, bien qu’il affiche encore plus de 20 points de moyenne en un peu plus de 30 minutes par match. Mais après une saison régulière décevante où il a raté 23 matches pour cause de blessure, le Shaq est toujours ce joueur dominant contre lequel personne ou presque ne sait défendre.

Dwyane Wade, le complément
Comme Penny Hardaway à Orlando ou Kobe Bryant à Los Angeles, Dwyane Wade est l’arrière qui profite des espaces créés par le Shaq pour attaquer le cercle. Blessé en cette fin de Play-offs, il n’est pas sûr d’être à 100% dès le début de la finale. Mais contre Detroit, Jason Williams a prouvé qu’il pouvait lui aussi, profiter des brèches ouvertes par le Shaq. De la même génération que LeBron James, Wade a pris cette année le commandement de l’équipe et s’annonce comme l’atout offensif numéro un de Miami.

Udonis Haslem, le Bruce Bowen local
L’ancien joueur des Gators et de Châlons-sur-Saône est un natif de Miami. Après avoir refusé une offre mirobolante l’an passé, il a préféré rester à Miami quitte à gagner moins d’argent. Team player aux déclarations parfois maladroites mais jamais méchantes, il est l'un des favoris du public floridien. Surtout reconnu pour son travail défensif, il aura la lourde charge de prendre Dirk Nowitzki au marquage. S’il réussit sa finale, Miami sera champion !

La dernière chance des vétérans
Alonzo Mourning et Gary Payton effectuent sans doute leur dernière saison en NBA. Souvent blessés et atteints par la limite d’âge, cette finale constitue leur dernière occasion de décrocher ce titre après lequel ils ont couru tout au long de leur carrière. Tout au long des Play-offs, les anciennes stars se sont mises au service de l’équipe à la manière de Karl Malone avec les Lakers en 2004. Pas sûr que cela suffise, mais une défaillance de l’un des deux est à exclure.

L’expérience de Pat Riley
L’ancien coach de Magic Johnson, d’Abdul-Jabbar et d’Ewing a tout connu en NBA, ou presque. Elu trois fois coach de l’année avec trois équipes différentes (Lakers, Knicks, Heat), il en est à sa 9e finale NBA en 25 ans de carrière. Il est le seul entraîneur en activité dont le palmarès supporte la comparaison avec celui de Phil Jackson. Riley demeure cependant un personnage relativement contesté, notamment depuis qu’il a obligé son prédécesseur Stan Van Gundy à démissionner au mois de décembre dernier. Nul doute que le Heat n’a pas perdu au change, mais tout le monde s’accord à dire que le procédé manquait singulièrement d’élégance.

Finale NBA
Dallas Mavericks - Miami Heat
Dallas
:
Nowitzki (28,4 points),
Nowitzki (11,9 rebonds),
Terry (3,9 passes),
Nowitzki (1,2 interception),
Dampier (1,5 contre).
Miami : Wade (26,2 points),
O’Neal (9,6 rebonds),
Wade (6,4 passes),
Wade (2,0 interceptions),
O’Neal (1,7 contre).

Confrontations en saison régulière : les Mavericks ont remporté les deux confrontations de la saison. A Dallas, au mois de février, le Heat a littéralement implosé (112–76) encaissant sa plus lourde défaite de la saison. A Miami, au mois de novembre, Dallas s’était déjà nettement imposé (103-90).
Parcours de Dallas : 60-22 en saison régulière ; 12-5 en Play-offs : Memphis (4-0), San Antonio (4-3), Phoenix (4-2).
Parcours de Miami : 52-30 en saison régulière ; 12-5 en Play-offs : Chicago (4-2), New Jersey (4-1), Détroit (4-2).
Calendrier : Game 1 à Dallas, le 8 juin ; Game 2 à Dallas, le 11 juin ; Game 3 à Miami, le 13 juin ; Game 4 à Miami, le 15 juin ; Game 5 à Miami, le 18 juin (si nécessaire) ;
Game 6 à Dallas, le 20 juin (si nécessaire) ; Game 7 à Dallas, le 22 juin (si nécessaire).

9, c’est le nombre de finales NBA disputé par Pat Riley en tant que coach (7 avec les Lakers, 1 avec les Knicks). Phil Jackson en compte 10 (6 avec Chicago, 4 avec les Lakers).

6, c’est le nombre finales NBA disputé par Shaquille O’Neal : 1995 avec Orlando, 2000, 2001, 2002 et 2004 avec les Lakers.

4 contre 1, c’est la cote des Mavs que la plupart des bookmakers voient gagner en 7 matches.

3, c’est le nombre de titre du Shaq. Jordan, Pippen et Horry sont les seuls joueurs de la NBA à avoir remporté six titres en six finales. Les joueurs possédant plus d’un titre et étant encore en activité ne sont que 11 : Horry (6) ; Duncan, Bryant, George, O’Neal, Medvedenko, Fisher (3) ; Ginobili, Parker, Rose, Bowen (2).

1, c’est la toute première finale NBA pour ces deux franchises. Créés en 1980, les Mavs auront attendu leur 12e participation en Play-offs pour atteindre la finale. Fondé en 1988, le Heat en est déjà à sa 11e présence en Play-offs. Le Magic d’Orlando a cependant été plus rapide puisqu’en 1995, la franchise de Floride n’en était qu’à sa 6e année en NBA et seulement à sa 2e participation en Play-Offs quand elle a atteint la finale.

12, 14 et 22%, c’est l’augmentation respective de l’audience des trois chaines américaines (TNT, ESPN, ABC) retransmettant les Play-offs par rapport à l’année dernière. Une croissance à relativiser puisque la saison dernière avait généré l’audience la plus faible de l’histoire de la NBA. Un phénomène que les experts avaient en partie attribué aux conséquences de la bagarre générale qui avait opposé les Pacers, les Pistons et des spectateurs en début de saison.




le Jeudi 8 Juin 2006