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COUPE d4AFRIQUE DES CLUBS MASCULINS : Back to Back des Angolais du Primero

Il aura fallu toute la pression des supporters de l’Etoile pour faire plier les champions en titre angolais du Primeiro de Agosto. Mais les joueurs de Luis Magalhaes, en plus d’être un bon cran au-dessus de la compétition, ont su réagir avec un sang-froid impressionnant dans une salle totalement acquise à la cause des locaux. Désireux de confirmer leur titre acquis à domicile l’an passé, les Angolais ont parfaitement géré leur tournoi et remportent avec la manière leur 4e titre sur les six dernières éditions.


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Les Angolais ont parfaitement géré leur tournoi et remportent leur 4e titre sur les 6 dernières éditions

COUPE d4AFRIQUE DES CLUBS MASCULINS : Back to Back des Angolais du Primero
Nouvelle page 2

Dans un tournoi au niveau inégal, le champion en titre démarrait tranquillement. Magalhaes, sachant ses joueurs bien au-dessus de ses premiers adversaires, se permettait même de faire tourner son effectif en changeant ses cinq joueurs toutes les sept minutes. Les deux premières victimes, les Lybiens d’El Shabbab et les Nigérians d’Union Bank, sont ainsi reparties avec des ardoises respectives de -36 et -35 face à un rouleau compresseur bien loin de tourner à plein régime. Peut-être coupables d’un excès de confiance, les champions d’Afrique passaient ensuite tout près de l’upset face au club tunisien de Nabeul, emmené par les jeunes frères Hadidane. Mené tout le match, Primeiro s’en sortait finalement sur un tir primé plein de maîtrise de Carlos Almeida à 7 secondes du buzzer final. Un avertissement bienvenu sur le niveau du basket tunisien, qui n’avait jusque là envoyé aucun représentant en 22 éditions. Reconcentrés, les Angolais reprenaient leur petite entreprise de démolition en pulvérisant les Guinéens de BACK (101-50 !) avant de finir la phase de poule par un +34 face aux Congolais du BC Onatra.

Disciplinés, intelligents, adroits, solides défensivement, les coéquipiers du vénérable Miguel Lutonda ont joué tout du long avec une patience et une cohésion exemplaires. L’occasion pour les rares spectateurs présents lors des premiers matches d’admirer des joueurs comme Olimpio Cipriano (magnifique arrière scoreur qui a manifestement regardé Come Fly With Me un bon millier de fois), Joaquim Gomes (pivot sobre mais indispensable élu MVP de la compétition), Carlos Almeida (shooteur vétéran aussi teigneux en défense que décisif en attaque) ou Armando Costa, impeccable à la mène.

De son côté, l’Etoile Sportive du Sahel, club organisateur, survolait sa poule avec un écart moyen de 30 points. Seul le deuxième club angolais, A.S.A, parvenait à limiter les dégâts (-15) malgré un début de match euphorique de l’ESS et de son arrière américain Jamarr Hardy, d’une adresse inconsciente en premier quart-temps avant de retomber dans des travers individualistes qui lui vaudront finalement de ne pas jouer la finale.

Dans une compétition souvent à sens unique où seulement 15 des 46 matches joués se sont finis sur un écart inférieur ou égal à 10 points, on voyait mal à la fin de la phase de poule ce qui allait pouvoir empêcher les deux favoris de se rencontrer en finale. Les quarts de finale ne seront qu’une vulgaire promenade de santé pour les deux clubs (+37 pour Primeiro face au représentant rwandais, +27 pour Sousse contre Union Bank), tandis que Nabeul écartait les Kano Pillars (Nigéria) et A.S.A battait El Shabbab pour donner deux demi-finales Angola-Tunisie.

Et les demies étaient encore une fois sans surprise. Primeiro de Agosto démarrait bien grâce aux exploits individuels pleins de classe de Cipriano puis gérait sans trop de difficultés le reste du match face à une équipe de Nabeul en manque de réussite et de rotations. L’Etoile, elle, rentrait difficilement dans son match face à une équipe atypique qui ne vivait que par son adresse à trois points… et en est évidemment morte. Sans réelle présence intérieure, souffrant d’un manque de taille à tous les postes, le deuxième club angolais craquait finalement en deuxième mi-temps devant l’enthousiasme de Tunisiens bien décidés à laisser leur nom dans l’histoire pour leur première participation.

D’autant que l’ESS avait mis toutes les chances de son côté pour être sure d’être à la hauteur de l’événement, en particulier en se faisant prêter deux joueurs (le pivot américain Malik Battles et l’excellent international tunisien Atef Maoua) d’un autre club tunisien, Kairouan. L’équipe ainsi renforcée était programmée pour gagner, avec pour seule inconnue le comportement de l’Américain Hardy, parfois génial et impliqué, souvent brouillon, et dont le plus gros coup d’éclat a été de se prendre le stop de la décennie sur une tentative de dunk en demi-finale. L’entraîneur Ridha Abidi lui préférera d’ailleurs le vétéran Maher Khanfir (38 ans) en finale, à raison puisque son équipe semblait plus soudée sans Hardy.

Surmotivés, les joueurs de Sousse entamaient le match de la meilleure des manières et prenaient 4 points d’avance d’entrée sur un tir primé de Maoua. Maladroits (Cipriano en particulier), les Angolais laissaient passer l’orage avec le calme qui les caractérise avant de revenir rapidement dans le match. Un match dur et parfois hâché entre une équipe en surrégime devant une salle bondée, et une autre concentrée sur son jeu et prête à encaisser les coups de folie de son hôte. Fatigués par dix jours de compétition et harassés par la défense tunisienne, les Angolais étaient en panne d’adresse pendant trois quart-temps, à l’image d’Almeida et de Cipriano, incapables de rentrer un tir extérieur. Mais les deux scoreurs allaient se réveiller au bon moment. Almeida, d’abord, qui ouvrait la dernière période sur un tir primé qui donnait dix points d’avance à Primeiro. Un écart qu’on pensait alors insurmontable dans un match aussi défensif, mais que l’Etoile allait pourtant combler en quelques minutes, grâce à l’adresse et à l’expérience de Maher Khanfir. Revenus à égalité à force de courage, poussés par les chants continus des 4 000 spectateurs, les joueurs locaux étaient prêts à faire vaciller le champion en titre. Mais Primeiro est une grande équipe, vraiment impressionnante de maîtrise. Profitant de l’accumulation de fautes côté Sousse, les Angolais mettaient la balle dessous et allaient chercher leurs points aux lancers grâce au MVP Gomez. Puis Olimpio Cipriano tuait le match d’un tir à trois points assassin en contre-attaque qui plongeait la salle dans un silence brutal. Menée 57-54, l’Etoile remettait tous ses espoirs à Maoua. L’impeccable ailier tunisien forçait son tir et les rêves continentaux du club échouaient sur l’arceau.

Primeiro de Agosto pouvait célébrer son back-to-back sous les traditionnels jets de bouteilles des supporters de l’Etoile et monter sur un podium aux deux tiers angolais puisque leurs compatriotes de l’A.S.A avaient disposé de Nabeul dans le match pour la troisième place. Une nouvelle preuve, s’il en était besoin, de la domination de l’Angola sur le basket africain. L’occasion pour nous de poser quelques questions à Arlindo Macedo, journaliste de la radio nationale angolaise qui couvrait l’événement.

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TROIS QUESTIONS A ARLINDO MACEDO, JOURNALISTE ANGOLAIS

A quel point cet événement est-il médiatisé en Angola ?

Les matches sont diffusés sur la radio et la télévision nationales, en direct. Moi je travaille pour la radio nationale angolaise, je commente les matches en direct. En Angola le football est intouchable et reste le sport le plus populaire, mais c’est au basket que l’on a remporté beaucoup de trophées, donc les gens s’y intéressent beaucoup. Primeiro de Agosto avait remporté la Coupe d’Afrique à domicile l’année dernière, c’était important de confirmer leur domination du basket en Afrique.

Qu’est-ce qui manque à cet événement pour être plus relevé ?

Il faut faire une révolution dans le basket africain. Ici, sans les équipes angolaises et tunisiennes, le niveau était faible. Il y a deux atouts à avoir pour les pays africains : une bonne organisation et la promotion de la qualité, par exemple à travers des clinics et la mise en place de centres de formation. Le basket n’est souvent pas bien suivi par les entraîneurs. Beaucoup de pays prennent des entraîneurs étrangers pour travailler sur le court terme plutôt que de faire des efforts pour développer les coachs nationaux. Pour réduire les soucis du basket africain il faut mettre la priorité sur les jeunes. La plupart des pays prennent le problème à l’envers et embauchent des entraîneurs serbes ou américains en leur demandant d’améliorer les fondamentaux des seniors alors que c’est déjà trop tard. Au lieu de ça ils devraient faire le maximum pour faire progresser leurs propres entraîneurs. Il faut que le basket africain soit la base.

Quelle est la situation du basket en Angola ?

Le basket angolais a un gros problème de taille, en dépit de ses efforts sur la qualité. C’est très difficile de combler le vide que nous avons aux postes 4 et 5. Avant les joueurs américains venaient en Angola juste pour participer aux playoffs, mais depuis 3 ou 4 ans ils viennent pour toute la saison. Nous avons de plus en plus d’Américains et d’étrangers dans notre championnat. Beaucoup de joueurs africains aussi. Ils viennent de Centrafrique, de RDC ou du Congo pour se former en Angola. Les salaires sont bons dans le championnat angolais, bien plus qu’au Portugal. Certains joueurs gagnent plus de 80 000 dollars la saison, parfois même plus de 100 000, et ils ont des avantages en nature : maison, voiture, etc.


Article rédigé par le Jeudi 25 Décembre 2008




1.Posté par Anicet Lavodrama le 27/12/2008 09:41
Excellentes observations faites par Arlindo Macedo avec lequel j'ai eu plusieurs conversations sur le basketball en Afrique.

L'investissement et le travail de développement se réduit au court terme. Les raisons étant les situations socio-politiques précaires qui amènent le citoyen "normal" et le citoyen du basket (gérant, technicien, et public) à ne pas voire d'espérance dans la planification sur le long terme.
L'Angola est le vrai éxemple à suivre et à cloner pour le développement du sport du panier africain. Six consignes: Planification, Structure, Installations sportives dignes (plus de bètons et asphalte svp), Formation, Engamenent des institutions et du secteur privé africains et le Respect pour le produit africain.

Une pair de chaussures de basket coute entre 50-150 € pour une famille africaine moyenne (2 parents, et 3-4 enfants) qui, en général, ne gagne pas plus de 120 € par moi. Avoi à depenser cet argent pour unseul embre de la famille en chaussures de basket face au priorités incontournables de la manutention, éducation, soins médicaux, logement, transports, et épargne, etc. est une abérration.
Cette même paire de chaussures durerait 10 mois d'entrainement et de compétition sur une surface sportive synthètique sinon en bois. Cela est un devoir de gestion évidente pour le basketball africain. Nous voyons tous ce que cela signifie pour les familles et pour les fédérations ainsi que les clubs.
La formation éfficaces et constantes de nos formateurs est un devoir et un engagement incontournable. L'école angolaise une fois de plus en est la preuve et la fierté africaine.

Ce fût admirable de voir les entraineurs africains qui ont mené leurs sélections nationales à la tête du Championnat d'Afrique de Nations en Angola 2007 (Cap Vert, Tunisie, Cameroun et Angola).

ce serait beuacoup plus éfficace pour le développement et l'engouement du basketball fricain si les tournis préparatoires pourraient être organisés sur place à domicile et que nous pourrions tous (arbitres, entraineurs, formatuers, journalistes, dirigeants, et publics) jouir du basket de haut niveau en recevant à domicile les sélections de la Serbie. de l' Argentine, d'Espagne, de la Chine, de la Lithuanie et des États Unis si il n'y avait aucun doute que ces ´slections pourraient venir joueur sur des terrains adéquats dans des installations sportives (salles, gyms) comme nous pourrions en trouver à Buenos Aires, Belgrade, Villeurbanne, Barcelone, ou à Luanda).

Soyons fièrs du produit africains et travaillons y.

Anicet

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