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ABDOURAHMANE NDIAYE « ADIDAS » ET MALEYE NDOYE : La reconnaissance au-delà des contingences et des divergences

De mes années de journalisme sportif, j’ai eu à me spécialiser sur le basket. D’abord par passion pour ce sport que j’ai eu à pratiquer occasionnellement. Ensuite, cette discipline est pour moi, une école de la vie comme le sport en donne la leçon tout le temps.



ABDOURAHMANE NDIAYE « ADIDAS » ET MALEYE NDOYE : La reconnaissance au-delà des contingences et des divergences
La règle au basket, comme aussi dans beaucoup de sports, est de vaincre dans humilité et perdre dans la dignité. Au basket, il y a toujours un vainqueur. Une manière aussi de dire aussi le sport charrie de la ferveur et aussi il véhicule des valeurs. La reconnaissance devrait être l’une de ces valeurs au-delà des contingences et des divergences. Le basket fait partie aussi des sports ayant le plus réussi la matérialisation du concept « Etudes/Sport » ou « Sport/Etudes ».

Aux Etats Unis, le championnat universitaire qui regroupe les universités américaines est l’anti chambre de la Nba, une des ligues de sports les plus prestigieuses au monde. Le passage à l’université est une des conditions pour jouer sur les parquets américains. Au Sénégal aussi, le basket a écrit une des belles pages de notre histoire sportive avec un palmarès qui n’est pas vierge comme pour le football, qui attire pourtant plus de moyens et de regards. Ce qui est tout à fait normal, vu la place du football dans le monde. C’est dire le dernier épisode que nous a offert le basket avec le départ de l’entraineur Abdourahmane Ndiaye « Adidas » et tout ce qui s’en ait suivi n’est pas un spectacle plaisant à voir. Ce feuilleton au mauvais goût est tout aussi dur à avaler pour l’intéressé. A juste raison. Au-delà de l’éviction Abdourahmane Ndiaye « Adidas » sur le banc des « Lions », la non sélection de Malèye Ndoye est aussi pour moi un tir raté.

Je ne sais pas si Malèye Ndoye a désisté de la sélection ou il y a été recalé, mais il mérite une sortie honorable au vu de son notable parcours avec la sélection nationale. Malèye Ndoye, c’est une présence continue et un contenu de valeur de presque 20 ans dans l’équipe nationale. De sa première sélection, lors de l’Afrobasket 2003 jusqu’à sa dernière en 2017, il a toujours donné le meilleur de lui-même et a été exemplaire sur et en dehors du terrain. Ainsi pendant les 8 Afrobaskets qu’il a joué (2003, 2005, 2007, 2009, 2011, 2013, 2015, 2017), Malèye a fait partie des meilleurs joueurs sénégalais. C’est rare de voir un sportif au Sénégal cumuler autant de participations à une compétition internationale et avec la même régularité. Cet épisode de sa non sélection qui peut être aussi pour des raisons sportives, peut être aussi liée à la non reconduction de « Adidas » avec qui il a une certaine complicité sportive. Ces deux hommes, Abdourahmane Ndiaye « Adidas » et Malèye Ndoye, à mon avis, font partie, avec d’autres, de ceux qui ont fait le basket du Sénégal ces quinze dernières années.

J’ai eu à accompagner et à couvrir l’équipe nationale dans beaucoup de campagnes. J’ai été pas d’accord avec certaines postures de « Adidas » comme en 2009 comme après notre campagne ratée de l’Afrobasket de 2009, où l’équipe du Sénégal de l’époque, une des meilleures (sur le papier), n’a pu terminer qu’avec une 7ème place. Mais Abdourahmane Ndiaye « Adidas », c’est le dernier entraineur du Sénégal à nous faire jouer une finale de l’Afrobasket en 2005, à Alger. Depuis presque 15 ans, cette performance n’a été rééditée. Son ancien adjoint, Cheikh Sarr, a certes gagné une médaille de bronze en 2013, une place de demi-finaliste en 2015 et une participation honorable au Mondial de 2014. « Adidas », c’est surtout la venue des binationaux comme Xan d’Almeida qu’il a convaincu à venir aider le Sénégal en 2010 pour résorber le déficit de meneurs de notre basket, depuis le départ à la retraite de Babou Cissé. « Adidas », c’est aussi l’éclosion de talents dans l’équipe nationale comme Gorgui Sy Dieng qu’il a étrenné avec lui, sa première sélection en 2010, lors d’un tournoi de la Zone 2 à Dakar, alors qu’il était dans le championnat universitaire américain, et aussi d’autres joueurs. C’est dire que l’ossature de l’équipe nationale masculine de basket du Sénégal de ces dix dernières années porte son empreinte et sa signature.

La séquence qui vient de le faire sortir de la scène ou du parquet est liée à une certaine liberté de ton qui lui est collée. Mais bon, gagner en sport aussi, c’est un processus qui commence d’abord par la planification, la préparation et ainsi une progression vers la finalité qui est la victoire. Ce que « Adidas », a voulu faire comprendre aux autorités du sport, ministérielle comme fédérales. Le management du sport au Sénégal a connu beaucoup d’évolutions, ces dernières années, avec des efforts soutenus de l’Etat, pour accompagner les campagnes de nos équipes nationales. Il est rare de voir aujourd’hui des couacs dans la préparation de nos équipes nationales.

Ce qui s’est reflété sur les résultats des sports majeurs comme le football, qui dernièrement a eu une médaille d’argent à la Coupe d’Afrique des nationales, de bons résultats sur les petites catégories qui régulièrement dans les compétitions continentales et mondiales et pour le basket, un titre de champion d’Afrique chez les filles en 2015, et des prestations honorables dans les Coupes du monde, tant chez les filles, que les garçons. Mais comme disait Beaumarchais, « sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur ».


Oumar Ndiaye , lesoleil

Article rédigé par le Mardi 6 Août 2019



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